Né à Patare, en Lycie, Nicolas fut ordonné prêtre par l’évêque de Myre. A-son retour d'un pèlerinage en Terre sainte, il apprit que ses parents étaient morts lui laissant une fortune considérable ; il n’en profita que pour secourir les pauvres, surtout les pauvres honteux.
Un de ses concitoyens était tombé du fait de l’opulence dans le plus absolu dénuement. Il avait trois filles que leur beauté dans cette extrême misère, exposait beaucoup.
Cette famille déchue habitait une masure, à l’extrémité de la ville.
Au milieu d’une nuit obscure, une main inconnue glissa à travers les ais mal joints de la fenêtre une somme d’or considérable, pour servir de dot à l’une des jeunes filles.
Le père, agréablement surpris, interrogea vainement ses amis pour découvrir son bienfaiteur. Il maria avantageusement sa fille aînée. Le lendemain des noces, il trouva la même somme, comme dot de sa seconde fille, qui fut mariée peu de temps après.
A partir de ce jour, le père passa les nuits à épier son bienfaiteur inconnu.
Une nuit, il entendit tomber de nouvelles pièces d'or, il s'élança aussitôt dehors, et se mit à la poursuite de l'inconnu, qui fuyait à toutes jambes. Il l'atteignit. C'était Nicolas. Le père reconnaissant se jeta, les larmes aux yeux, a ses pieds. L'homme de Dieu le releva, l'embrassa et le conjura de se taire.
Élu évêque de Myre, Nicolas fut, dans la persécution de Dioclétien et de Galérius, arrêté, torturé et jeté dans un cachot, d'où il sortit après que Constantin eut rendu la liberté à l'Eglise. Il brilla au concile de Nicée. Pendant une famine, il pourvut à la subsistance de toute la Lycie. Une émeute avait éclaté à Taïphale, dans la grande Phrygie : le vénérable évêque n'eut qu'à se montrer, et tout rentra dans l'ordre.
Il sauva trois innocents, dont il fit revoir le procès par trois commissaires impériaux. Ceux-ci, accusés à leur tour pour ce fait, furent condamnes à mort.
L'empereur Constantin, dans une vision, aperçut l'évêque de Myre qui demandait justice pour eux. Il fit venir les trois prisonniers, les interrogea reconnut leur innocence, et leur remit pour l'évêque de Myre un exemplaire de l'Evangile écrit en lettres d'or, un calice enrichi de pierreries et deux burettes d'or.
Le saint rendit aussi la vie à trois enfants cruellement égorgés, dont les cadavres avaient été enfermés dans un cuvier. Il mourut le 6 décembre, vers l'an 350.
La multitude des temples et autels dressés dans l’univers dans l’invocation de de Saint Nicolas évêque de Myre en Lycie, peut nous convaincre que dans le rang des saints confesseurs, il n’y en a point à la gloire de qui l’Eglise semble nous intéresser davantage qu’à la sienne.
L’étendue et la célébrité du culte qu’elle a institué à la mémoire, et qu’elle entretient avec tant d’éclat, suppose que le mérite de ce Saint doit avoir été bien extraordinaire, et qu’elle la croît toujours très puissant auprès de Dieu. Le choix même qu’elle en a fait pour donner aux personnes de diverses professions et surtout aux jeunes gens, un modèle à suivre, un protecteur particulier et un patron tutélaire à réclamer, nous a disposé dès l’enfance à concevoir de lui tout ce qui se peut imaginer de plus grand dans les Saints.
Les Grecs nous le représentent né à Patare en Lucie au troisième siècle de l’Elise, conduit par l’esprit de Dieu dès le berceau à une abstinence réglée de deux jours dans la semaine, élevé dans les sciences divines, éloigné de tout commerce séculier, surtout de la préférence des femmes durant toute la jeunesse, ordonné prêtre par l’évêque de Myre, pourvu par la mort de ses parents d’une riche succession dont il fit grande part à toutes sortes de nécessiteux, et dont il dota entre autres trois pauvres filles abandonnées. Ils le font parvenir à l’épiscopat par une disposition toute miraculeuse de la divine providence, et le mettent sur le siège de Myre en Lycie du temps de l’empereur Dioclétien, sous qui il souffrit les fers et les tourments pour la foi de Jésus Christ, dont il fut délivré comme les autres par le moyen du grand Constantin.
En quelque temps qu’ait vécu Saint Nicolas, on ne peut nier que son culte n’ait toujours été très célèbre dans les deux églises d’Orient et d’Occident, qu’il y a été d’une grande distinction et d’une vénération bien particulière. Son corps est resté à Myre en Lycie jusqu’au onzième siècle. Depuis que Dieu eu attaché à son tombeau la verrue des opérations miraculeuses, les peuples du Levant y ont entretenus un pèlerinage de dévotion par un concours continuel en cette ville. Mais comme un chacun aspirait à la possession d’un si rare trésor, il fut enlevé adroitement par quarante bourgeois et marchand de Bary, ville de la Pouille en Italie sur la mer Adriatique, vis-à-vis de Raguse.
Ils remarquèrent que les os de Saint Nicolas soient une liqueur très pure qui opérait des guérisons. Les ayant tous rassemblé dans une caisse très propre, ils partirent aussitôt, et abordèrent en dix-huit jours au port de Bary. Le corps du Saint fût reçu dans la ville le neuvième mai de l’an 1087 et la transaction s’en fit avec de grandes réjouissances. Les miracles que Dieu avait opéré à Myre en considération de Saint Nicolas, se continuèrent à Bary avec encore plus de bénédictions et d’abondance. C’est ce qui y attira un concours prodigieux de peuples chrétiens les plus éloignés de l’Europe et qui y forma ce fameux pèlerinage qui subsiste toujours avec une grande dévotion. Nous en avons un exemple célèbre en la personne de Saint Geffroy évêque d’Amiens qui y alla vingt ans après cette fameuse fiole pleine de l’huile sainte qui distillait de son tombeau à Bary.